Le second cerveau de JCK

Comment vivre ?

Existe-t-il une bonne façon de vivre ?

Dans son livre “How To Live”, Derek Sivers propose 27 réponses à la question.

Ce qui est fascinant dans ce livre c’est que les différentes propositions s’opposent parfois tout en restant chacune plausible et même enthousiasmante.

Prenons par exemple le premier chapitre “Etre indépendant” qui s’oppose au deuxième “S’engager”.

Les deux façons de penser et vivre sa vie sont des propositions philosophiques sur l’idée même de liberté.

Cette valeur qui, pour certains, est synonyme d’absences d’entraves et pour d’autres, de capacité à choisir ses contraintes.

Derek Sivers nous invite aussi à imaginer une vie dans laquelle on se réinvente régulièrement. Une autre où l’on laisse le hasard prendre le contrôle. Ou encore, une vie vécue pour créer des souvenirs.

Ce livre fut publié en 2021 et il représente parfaitement la vie de son auteur.

Derek Sivers, l’homme explorateur de la vie

Imaginez quelqu’un qui est passionné de musique, apprend à jouer de la guitare, puis devient chanteur dans une troupe de cirque pendant 4 ans.

Fini par lancer son propre groupe tout en étant le guitariste d’une star de la chanson japonaise.

Puis se retrouve à lancer un business dans la musique à 29 ans (sans rien connaître au business) qu’il finira par vendre 10 ans plus tard pour 22 millions de dollars.

Décider de ne pas toucher à cet argent en le donnant à une ONG en échange d’un “salaire à vie” pour financer son mode de vie.

Pars vivre en dehors des Etats-Unis à 40 ans et renonce à sa citoyenneté américaine pour s’obliger à passer les 40 suivantes à l’étranger.

Puis finis par se poser en Nouvelle-Zélande pour élever son enfant dans la nature.

Consacre ses journées à la création à travers l’écriture (de blogs posts, de correspondances emails, de journaling, de livres), le code, la musique.

Voici une partie du chemin de vie de Derek Sivers.

Des identités qui ont évolué et des modes de vies parfois opposés.

Il s’est posé des milliers de questions — lui qui consacre 3 heures par jour au journaling.

Il a fait des centaines d’expérimentations concernant sa façon de voyager, de penser, de communiquer, de vivre.

C’est un de mes mentors en ligne. Il fait partie de ceux qui m’ont le plus influencé ces 6-7 dernières années.

Je vous recommande à 100% de visiter son site en particulier sa page “à propos” qui est fascinante, ses articles et ses notes de lectures.

Maintenant que j’ai pu vous présenter Derek Sivers, je vais reprendre le “lead” de cet essai tout en m’appuyant sur une de ces citations 👇.

La vie n’est pas un problème à résoudre mais un paradoxe à expérimenter

J’ai entendu Derek Sivers prononcer cette phrase dans un podcast.

Ni une ni deux, je l’ai noté dans mon “carnet digital” pour méditer plus tard dessus.

La vie n’est pas un problème à résoudre.

Pourtant, l’humain est un “problem solver” qui depuis l’invention du feu cherche des solutions à des problèmes qui eux-mêmes naissent de solutions dans une boucle sans fin et exponentielle.

On pourrait même considérer que l’Homme a besoin de problème à résoudre à une échelle individuelle et collective.

C’est sans doute vrai pour ce qui est de la vie matérielle.

Mais le sens de la phrase de Sivers concerne la métaphysique.

C’est-à-dire les questionnements existentiels (celui de l’Homme, de notre planète, de l’origine de l’univers…) comme l’indique le titre de son livre “How to Live”.

Dans ce contexte, il est difficile d’imaginer qu’il soit possible de donner une réponse universelle et définitive à la question du comment vivre.

Si je convoque Niezsche en renfort, il dirait d’ailleurs qu’il n y a pas UN chemin mais VOTRE chemin.

J’ajouterai qu’il n y a pas VOTRE chemin mais VOS chemins possible.

C’est ma croyance, contrairement à la physique ou aux mathématiques qui tendent à proposer une réponse unique à un problème donné.

Le problème du “comment mener sa vie” peut donner naissance à une infinité de bonnes réponses.

C’est justement le paradoxe de la vie, vous êtes qui vous êtes aujourd’hui mais vous auriez pu être une infinité d’autres “vous” selon vos choix ou des concours de circonstances.

Pour autant, le but n’est pas de devenir n’importe qui mais de devenir celui que vous pouvez être parmi une multitude de possibilités.

C’est le “deviens qui tu es” de Nietzsche.

Celui-ci est avant tout une quête interne.

Ce que vous faites dans le monde matériel compte peu puisqu’il ne serait qu’un véhicule vous faisant passer de l’inauthenticité à l’authenticité.

Les projets, les quêtes, les métiers ou même les rencontres et les relations sont des moyens pour arriver à cette fin : l’alignement de l’être avec lui-même.

C’est pour cela que je suis fasciné par les personnages qui explorent la vie comme Derek Sivers car c’est cette posture qui permet d’apprendre le nécessaire sur soi pour se rapprocher de sa vérité, de son propre chemin, de sa manière de vivre et être authentique.

Quittons maintenant un peu le monde de la métaphysique pour revenir dans la matière.

Je dois vous parler d’une autre fascination que j’ai, à savoir : observer et comprendre comment les gens vivent au quotidien.

Le ballet des différentes façons de vivre (à la maison des créateurs)

Comme je le disais en intro, j’écris ces lignes sur la terrasse du chalet dans lequel je vis depuis une dizaine de jours qui fait partie de La maison des créateurs.

C’est un magnifique projet porté par Killian Talin et sa femme Laëtitia.

Leur but est de proposer un lieu unique en Charente Martitime en pleine nature où les créateurs peuvent venir pour se rencontrer, se ressourcer, travailler sur leurs projets.

Ce que j’aime avec les créateurs (ou les artistes) c’est que ce sont des métiers qui exigent une certaine connaissance de soi pour être capable de puiser une matière belle et fertile à proposer au monde.

Le créateur est quelqu’un de relativement libre de son temps, de ses choix de projets et doit donc créer son propre environnement, ses contraintes, ses échéances etc.

(À ce sujet, je vous recommande l’excellent livre Daily Rituals sur les routines des grands artistes, écrivains, créateurs du 18e au 20e siècle.)

J’ai pu observer comment mes amis créateurs et d’autres personnes fraîchement rencontrés menant leurs journées, ainsi que les choix de vie qu’ils avaient pu faire pour être qui ils sont aujourd’hui.

Voici encore une preuve qu’il n’y a pas une façon unique de vivre mais votre façon unique de devenir ce que vous êtes actuellement et pourriez devenir demain (parmi une infinité de possibilités) :

Ces histoires sont singulières et sont le fruit d’un travail d’introspection, d’une capacité à agir avec intentionnalité et à oser devenir ce que l’on pense que nous souhaitons devenir.

Durant ce séjour, nous avons tous notre rythme de vie et de travail.

Mais je constate un point commun, mes amis créateurs n’ont pas besoin de travailler 10 heures par jour car :

Je vous invite à vous immerger dans des lieux où vous pouvez cotoyer des gens (ou profils) qui vous fascinent que ce soit des écrivains, des entrepreneurs, des agriculteurs.

La vie en pleine nature et dans le calme nous aide à ralentir et à privilégier la connexion et les discussions aux longues heures de travail.

Cela ouvre de nouvelles perspectives sur votre propre façon de penser et mener votre existence.

“Conclusion ouverte”

Il n’existe pas une bonne façon de vivre.

L'essentiel c'est d'apprendre sur soi, oser, tester, itérer, se relever

Mais aussi de connecter avec les autres, de dialoguer, de s’entraider.

D’observer différentes perspectives, les combiner entre elles, les alterner, les faire évoluer.

Essayer de faire preuve d’ouverture et se questionner.

Sans oublier de se faire confiance, de poser des hypothèses puis d’agir sur celles-ci.

À mon sens le “pourquoi fondamental” c’est de parvenir à être soi et être/vivre en harmonie avec les autres.

C’est de créer un environnement qui supporte ce pourquoi.

De vivre sa journée idéale

De voir sa vie comme des saisons (ou des phases).

De vivre d’une manière puis d’une autre.

D’expérimenter des identités, les mélanger.

Et de ne pas oublier que :

La vie n’est pas un problème à résoudre mais un paradoxe à expérimenter.

(Cet essai est lui-même rempli de paradoxes — et c’est très bien comme cela).

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