Le second cerveau de JCK

La relation conflictuelle entre le projet et le bien-être de l’entrepreneur

Ce qui m’a toujours interpellé lorsque j’échange avec des entrepreneurs - encore plus lorsque ceux-ci ont des employés et encore plus chez les CEO de startup - c’est que leur réponse à la question “Comment vas-tu ?” ne les concerne jamais.

Ils me répondent presque toujours par l’état de forme/santé de leurs entreprises ou projets.

Comme si l’entrepreneur n’existait plus en tant que personne et avait fusionné à son entreprise qui était devenue plus importante que sa propre personne.

À vrai dire, je les comprends parfaitement pour avoir agi exactement comme eux, entre 2015 et 2018, pendant mes 4 années en tant que CEO de startup.

Je m’étais laissé totalement absorber par les “besoins” de mon entreprise et j’avais de vraies difficultés à considérer comme important et même utile de prendre soin de ma personne que ce soit sur le plan physique, mental, énergétique ou social.

La réalité m’a vite rattrapé à l’époque, je vais l’illustrer avec deux exemples.

En bonne forme physique et plutôt de nature sportive, avant cette aventure entrepreneuriale, j’ai délaissé le sport quotidien et ma passion pour le tennis tout en mangeant de manière déséquilibrée en parallèle. Résultat des courses : +12kg sur la balance entre le début et la fin de ce projet et une incapacité à courir plus de 10 minutes lors de ma reprise sportive en mai 2019

Un soir de juin 2017, je me retrouve seul chez moi vers 20h30. Je souhaitais profiter de cette soirée pour me détendre, faire une activité qui me plaisait. Mais lorsque je me suis mis sur mon ordinateur (ce qui est déjà un mauvais réflexe certainement) je m’étais rendu compte que je ne savais pas quoi faire pour me détendre, je n’avais plus de hobbies, ou du moins, je les avais oubliés. Mes réflexes étaient d’ouvrir “par défaut” slack et gmail…

J’en aurai bien d’autres à partager mais ces deux exemples suffisent à illustrer mon propos.

À cette époque, j’avais fini par oublier que j’étais une personne avec des besoins et que je n’étais pas uniquement un cerveau capable de prendre des décisions et de diriger une entreprise.

Je noircis un peu le trait car j’avais tout de même quelques échappatoires avec la lecture et la méditation, mais même ceux-ci étaient orientés à des fins servants mon entreprise en réalité.

Depuis cette aventure qui s’est terminée en 2018, j’ai largement eu le temps de réfléchir à ma manière de vivre à cette époque et je me suis rendu compte qu’il y avait bien d’autres manières de faire que l’on soit CEO, solopreneurs ou tout simplement humain.

Dorénavant, au-delà d’avoir construit personnellement mon activité autour du style de vie que je souhaite avoir (ce qui m’a poussé à quitter le monde des startups), j’essaye d’aider les dirigeants à voir leur rôle et leur vie personnelle de manières différentes que celles qu’ils pensent devoir faire et vivre (comme moi à l’époque).

Gardons en tête pourquoi on souhaite être entrepreneur.

J’aime aussi dire à mes clients de s’imaginer comme des athlètes de haut niveau et donc, de prendre la mesure de l’importance de prendre soin de leur santé mentale et physique ainsi que l’importance de maintenir un bon environnement social et des activités/hobbies qui leur sortent la tête des réflexions stratégiques et autres flux infinis de tâches.

Adhérer au mythe nous invitant à tout sacrifier n’est bon pour personne, que ce soit pour vous, votre entourage ni même in fine pour votre entreprise pour laquelle vous pensiez pourtant devoir faire ce sacrifice.

#entrepreneuriat #introspection #santé