Le second cerveau de JCK

Mélanger les communautés et les désirs qu’elles suscitent

Je l’ai souvent évoqué, je considère les microcommunautés - à savoir un groupe de 5-10 personnes - comme le moyen qui me correspond le plus et le plus efficace - avec les livres - lorsque je cherche à progresser dans un domaine.

J’ai utilisé cette stratégie dans le tennis, le poker, le monde des startups, la création de contenu, l’écriture et maintenant la philosophie.

Au-delà des compétences que le fait de prendre part à ces groupes permet d’acquérir, il y a deux autres éléments fondamentaux que je n’avais pas nécessairement intellectualisés avant ma discussion avec Alex Dana.

Faire partie d’un environnement/groupe partageant un même désir

Avoir connu et pris part à plusieurs communautés - parfois au même moment - permet de ne pas être attaché à un seul désir

Les deux font appel au concept de René Girard : le désir mimétique.

Le désir ne va pas d’un sujet à un objet selon une trajectoire linéaire mais, passant par la médiation d’un Autre (un modèle), il dessine un triangle. Le désir triangulaire fait du désir une relation (de dépendance) aux autres. Tout « sujet » a besoin d’un « modèle » pour savoir « quoi » désirer. Cela signifie que le désir d’avoir, (telle femme, tel poste, telle distinction etc.) est en vérité un désir d’être.

La microcommunauté ainsi que la création de ce que j’appelle un réseau tridimensionnel (avoir des mentors, pairs et élèves) génèrent la structure permettant de manifester un désir mimétique dans un domaine choisi consciemment.

Le désir mimétique est une force s’appuyant sur la nature humaine, cela nécessite donc de bien choisir les groupes que l’on rejoint et les désirs que l’on poursuit - que l’on pourrait aussi appeler quêtes, intentions ou encore identités.

De plus, le risque de ne faire partie que d’une seule communauté est de n’avoir qu’un seul désir peut entraîner des limites dans le développement de sa personnalité et son identité.

On le voit par exemple dans des environnements comme celui des startups où très rapidement on se retrouve tous à désirer les mêmes choses, à avoir les mêmes quêtes mais également les mêmes références, problématiques, modèles etc.

Cette uni-dimensionnalité pose un problème : celui de générer des normalités sur des choses qui ne le sont pas forcément comme celui de sacrifier son bonheur ou bien être pour le “bien” de son projet.

À l’inverse, des personnes Alex ou moi avons connu et gravité dans des communautés diverses et sommes donc moins attachés à un désir unique qui influencera notre manière d’être et de vouloir.

Personnellement, je n’ai jamais été fasciné par des entrepreneurs que tout le monde vénère, même lorsque j’étais CEO, mes modèles ont plutôt été des écrivains, des sportifs et des penseurs.

Ceci n’empêche pas de rapidement se faire influencer par une communauté.

Malgré mes influences précédentes, j’étais rapidement tombé dans les travers de l’entrepreneur qui s’oublie, imitant l’entourage auquel je faisais et les mythes que nous suivions tous.

Faisons donc attention à diversifier nos désirs et nos communautés pour ne pas nous retrouver dans une situation de dépendance et de perspective unique à un désir qui nécessite certainement un contre balancement.

#développement personnel #relations