Le second cerveau de JCK

Philosophes et sophistes

L’invention de l’écriture en Grèce antique à générer deux types de personnages que nous retrouvons sous différentes formes à travers les époques, de l’antiquité à nos jours : les philosophes et les sophistes.

Ce qui caractérise le philosophe c’est son questionnement, son étonnement, sa capacité à s’émerveiller (ou se prendre la tête) devant des choses qui peuvent paraître anodines pour les autres.

Cet élan pousse le philosophe dans une quête du savoir, de la vérité et de sagesse (philosophe signifiant celui qui est amoureux de la sagesse).

Il est en quête d’une destination qu’il sait inatteignable mais qui vaut la peine d’être poursuivi.

Et ce n’est pas pour rien que le père de la philosophie, Socrate, considérée comme l’homme le plus sage de son époque, disait que sa sagesse venait du fait qu’il savait qu’il ne savait pas et que c’était la seule chose dont il était sûr.

Le philosophe cultive donc le doute et sa curiosité pour se tenter de se rapprocher toujours un peu plus de cette vérité et sagesse.

À l’inverse, à la même époque, d’autres personnes utilisaient l’écriture à une tout autre fin : les sophistes.

Ils étaient bien souvent professeurs ou des sortes de conférenciers grassement payés pour partager leurs “savoirs”.

Contrairement aux philosophes, eux pensaient qu’ils savaient, ou du moins devaient s’en convaincre pour le faire croire aux autres.

Le sophiste n’a pas à cultiver le doute ou à viser la sagesse car il sait déjà tout. Alors, pourquoi se remettre en question ?

Les philosophes ont, à travers notre Histoire, engendré divers enfants dont les scientifiques ou les psychanalystes. Ceux-ci partagent la culture du doute, de l’apprentissage par l’essai/erreur et de la quête de la vérité, de la compréhension.

Les sophistes eux ont engendré d’autres personnes ou disciplines moins vertueuses comme le marketing basé sur le désir (qui commença avec Edward Bernays, le neveu de Freud) soit tout notre marketing depuis 70 ans, les idéologies réductionnistes (peut être bien un pléonasme ça) et d’autres que je vous laisserai imaginer, juger par vous-mêmes.

Pour finir, sachez que la rhétorique fut l’outil utilisé par les sophistes pour diffuser leurs idées, mais que comme tout outil, il est possible de l’utiliser comme poison ou comme remède ce que firent les philosophes, Aristote y a même consacré un livre entier.

Une question à se poser pourrait être :

Souhaitons nous suivre, écouter et être des sophistes ou sommes nous prêts à devenir des philosophes ?

#philosophie