Le second cerveau de JCK

Soignez votre rapport au temps, à la productivité et à la mort

Tic-tac, tic-tac, tik tok, tic-tac.

Les secondes de votre vie s’écoulent.

Le temps glisse tel du sable entre vos doigts.

Vous aimeriez arrêter le temps. N’y parvenant pas, vous cherchez à devenir plus productif.

Vous avez peur de ne pas faire assez. De ne pas être assez.

De découvrir trop tard, à l’aube de votre existence, que vous n’avez pas vécu comme vous auriez dû, comme vous auriez pu.

Le temps s’écoule, les années passent et vous vous interrogez.

Pendant ce temps, à défaut de savoir comment vivre, vous succomber à la vision productiviste.

Être plus productif pour travailler plus.

Travailler plus pour gagner plus.

Consommer plus pour ressentir plus.

Faire plus pour … (on ne sait même plus).

L’économiste Keynes pensait dans les années 1930 que les hommes allaient pouvoir profiter de la révolution industrielle pour réduire la journée de travail à 4 heures par jour.

Aldous Huxley lui répond dans le Meilleur des mondes “nous avons essayé mais nous n’y sommes pas parvenus, ils sont devenus fous”.

Rapport au temps, à la productivité, à la mort. Tout est lié.

Comment être serein quand on vit ce “tic-tac” incessant ?

Comment la connaissance de soi et la création contrecarrer ces maux ?

Quels sont les outils que vous pouvez utiliser pour devenir des magiciens du temps ?

C’est ce que vous allez explorer avec moi aujourd’hui.

Une société effrayée par le temps qui passe et addict à la productivité

La mort est la reine des peurs.

Soit vous y pensez trop et elle vous paralyse. Ou vous la mettez sous le tapis et vivez comme si demain était garanti.

Vous avez tous une horloge interne, biologique et cellulaire qui s’enclenche le jour de votre naissance.

Elle marche, court, sprint vers la mort. Quoi que vous fassiez, c’est la seule destination garantie.

Cette inéluctabilité est ce qui confère une si grande valeur au temps dont vous disposez.

La vie est trop courte

Le philosophe stoïcien Sénèque, disait il y a 2 000 ans que ce n'était pas la part de vie qui nous était alloué qui était trop courte mais la part de vie que nous avions su utiliser pleinement.

Or, vous avez certainement déjà eu ces pensées : “La vie est trop courte”, “les journées passent vite”, “je n’ai pas le temps de …”.

Mais est-ce véritablement le cas ?

N’avez-vous jamais vécu des heures, journées, années qui semblaient différentes des autres ?

Des journées qui passaient plus vite que les autres mais qui vous étaient chargées de sens.

Comme l’écriture d’un texte que l’on écrit avec les tripes.

Ou d’autres qui semblaient s’être envolés dans l’éternité.

Comme une nuit de passion amoureuse vous amenant hors des frontières du temps.

Vous devez accepter que ce ne soit pas la vie qui est courte en soi.

Mais votre perception et votre usage du temps qui vous dessert.

Ou encore le fait d’occuper le temps plutôt que de le vivre pleinement.

Relativité du temps et fusion

Einstein à révolutionner la science avec sa théorie de la relativité du temps.

Elle stipule que le temps dépend de la vitesse et de la gravité dans lesquelles un observateur se trouve. Pour un objet en mouvement, le temps peut s'écouler plus lentement que pour un objet au repos. De plus, la gravité peut affecter la mesure du temps en la faisant ralentir ou accélérer. Cette théorie a été confirmée par des expériences et des observations scientifiques. En résumé, le temps n'est pas absolu, mais plutôt une notion relative qui dépend de la perspective de l'observateur.

Le temps est relatif.

Le mouvement impact directement la perception du temps.

Pendant longtemps, les philosophes Grecs voulaient arrêter le temps.

En effet, pour penser, pour faire des expériences et philosopher, il est préférable d’imaginer le monde comme quelque chose de statique.

Mais la vie est mouvement. Le temps ne s’arrête pas.

Il vous faut donc penser et vivre avec le mouvement.

Mais la posture par défaut de notre société et de vous pousser à penser et vivre contre le mouvement.

La révolution industrielle et la création de l’horloge ont transformé notre rapport au temps.

La productivité est née. Les agendas synchronisés. Le temps comme valeur monétaire.

“Time is money”.

Le combat contre le temps venait de commencer, ou du moins de prendre une dimension nouvelle.

Vous êtes les petits petits enfants de la révolution industrielle.

L’école en est le meilleur exemple puisque créé et pensé pour servir les besoins de ce paradigme.

Vous vivez entouré d’horloges et de montres indiquant le temps.

Arrêtez vous deux secondes de lire puis comptez le nombre de moyens dont vous disposez pour connaître l’heure.

Pourtant le temps n’est pas qu’une donnée abstraite à marchander.

Le temps est une dimension physique.

Vous êtes vous-même du temps. Vous êtes intégrés dans l’espace et le temps.

Le temps n’est pas que surface, il peut aussi être profondeur.

Le temps n’est pas qu’occupation, il peut aussi être fusion.

Je m’explique.

Quand vous voyez le temps comme une donnée extérieure à vous, voir comme un ennemi à maîtriser ou combattre, vous ne pouvez pas entrer en lui.

Or, vous devez apprendre à entrer dans le temps, c’est ce que l’auteur hongrois Mihaly Csikszentmihalyi appelle l’état de flow.

Le flow c’est le superpouvoir de celui qui sait faire un avec le temps.

C’est celui qui sait oublier l’horloge, faire disparaître le tic-tac.

Quand vous arrivez à provoquer ces états de flow, vous touchez du doigt le sentiment d’éternité.

Mais la peur de la mort vous pousse vers des vents contraires à cet état de flow.

Vous allez plutôt chercher à occuper votre temps et le rendre productif.

Ceci vous éloigne d’une capacité à faire un avec le temps.

Occuper le temps ne signifie pas vivre

Si vous me lisez, c’est que vous êtes actuellement vivants.

Vous êtes nés un jour et depuis, vous faites l’expérience de la vie.

Mais en réalité, quelle part de vie vivez-vous vraiment ?

Est-ce que vous utilisez votre temps pour vous occuper ? Ou pour vivre en lui ?

Occuper le temps signifie vivre en surface.

Faire des choses parce que la vie vous oblige à faire (du simple fait d’être en vie). Travailler, manger, faire son lit, etc.

On a tendance à plus occuper le temps qu’à le vivre dans trois situations allant de pairs :

  1. Quand votre vie manque de sens, d’un “purpose”
  2. Quand vous n’épousez pas le mouvement naturel du temps (vous le combattez)
  3. Quand vous n’acceptez pas que la vie soit une expérience

Quand vous êtes victime de ce triptyque, le temps devient une occupation, un contenant à remplir.

Mais la vie peut être beaucoup plus qu’une occupation entre la naissance et la mort.

Une perspective du temps, d’un habitant du XXIe siècle

Le temps est un sujet qui me fascine, m’obsède et parfois me fait peur.

Après vous avoir présenté un versant philosophique du temps, de la productivité et de la mort.

Revenons à quelque chose de plus terrestre.

Je vais vous présenter quelques réflexions tirées de mes expériences personnelles sur le sujet du temps.

La productivité est subjective

En tant qu’entrepreneur, j’ai été très vite exposé à la problématique de la productivité.

Savoir faire plus vite, faire plus, ou être plus efficient. Autant de qualités que doit développer un entrepreneur.

Mais derrière l’entrepreneur, il y a un humain.

L’humain aspire à des sentiments tels que celui de l’accomplissement, du bien-être, du plaisir, du bonheur et toutes sortes d’envies.

L’entrepreneur doit collaborer avec l’humain que nous sommes.

Cela passe par réduire le nombre de tâches ou d’activités que l’on essaye de gérer chaque jour.

Le but est de finir un maximum de journées avec l’impression d’avoir “bien travaillé”, d’avoir avancé.

Cette impression est plus psychologique que concrète.

Si vous avez 20 tâches dans votre to-do list est que vous en gérez 15 dans la journée, vous serez frustré de ne pas avoir fini votre “todo”.

À l’inverse, si votre but est de vous préoccuper de 5 tâches importantes et que vous y parvenez, vous aurez un sentiment d’accomplissement à la fin de journée.

Ce sentiment est ce qui vous donnera le sens du travail accompli et la motivation de vous remettre à l’ouvrage le lendemain.

Créez donc vos propres règles de productivité.

Utilisez le temps pour créer des souvenirs

Quand j’étais CEO de start-up, mes journées étaient intenses.

J’avais des dizaines de décisions à prendre chaque jour, plusieurs rdvs, des déplacements, des crises en interne à gérer etc.

Le soir j’étais lessivé, j’avais envie d’aller me coucher à 21h, épuisé physiquement et mentalement.

Mais surtout, je m’étais rendu compte que je n’arrivais pas à me souvenir de mes journées à peine un ou deux jours après.

J’oubliais l’essentiel des activités qui avaient composé ma journée.

5 ans plus tard, j’essaye de vivre sur un mode différent voir opposé.

Je me suis rendu compte qu’il était fondamental de se souvenir des “moments forts” de ses journées.

C’est ce qui constitue le sel de la vie.

Pour cela, il faut réduire le nombre d’activités dans lesquels on s’engage chaque jour.

Cela nécessite d’aller chercher de la profondeur, du temps long, de la contemplation, de l’espace physique et mental entre les “tâches”.

Si vous voyez le jeu de la vie comme une quête d’élévation personnelle et collective (comme moi), les souvenirs sont la matière première constituante ce qu’on appelle, l’expérience ou l’apprentissage.

On ne peut que comprendre et intégrer que ce qu’on laisse le temps de digérer, de méditer, de laisser reposer.

Souvenez-vous de vos journées.

Vous pouvez manipuler le temps

J’ai fait mention de la relativité du temps et de notre capacité de fusionner avec le temps, d’être le temps lui-même.

J’ai constaté que le temps s’écoule plus ou moins vite selon l’environnement dans lequel je suis.

Une après-midi dans un café à écrire passe plus vite qu’une après-midi seule chez moi à faire la même activité.

La raison est qu’il m’est plus simple “de rentrer en moi-même”, d’être en contact avec mon intériorité ou ma vie intérieure.

Le temps n’est donc pas qu’une donnée externe qui est indiquée par une horloge.

C’est une donnée interne, manipulable à qui sait créer les conditions adéquates.

Devenez des magiciens du temps

Le contenu d’une pratique compte plus que sa durée

J’aime beaucoup utiliser l’échelle de la journée dès lors que je pense à ma vie idéale.

Elle est un cycle naturel qui se répète chaque jour.

Elle offre l’éternité à qui sait être dans le présent. Tout en créant des contraintes de par sa durée et de par nos besoins naturels (dormir, manger etc).

De plus, j’aime voir la vie comme une expérience nous permettant de faire de multiples expériences (ou projets).

L’échelle de la journée est parfaite pour tester des choses et avoir du “feedback” rapidement.

J’ai remarqué plusieurs choses intéressantes en faisant des expériences de journées différentes.

Déjà, qu’il est possible d’être créatif avec 24 heures à disposition.

Je vous invite régulièrement à “designer” une journée différente de votre “journée habituelle”.

C’est une excellente manière de créer du souvenir et d’apprendre sur soi.

Nous arrivons à la connaissance sur soi qui est l’élément clé.

Le plus vous faites d’expériences, le plus vous vous connaissez.

Le mieux vous saurez ce qu’est une bonne journée pour vous (dans la vie phase de vie dans laquelle vous êtes).

Enfin, j’ai pu observer qu’il est important de pratiquer quelques minutes chaque jour les X activités importantes pour vous.

Or souvent, si nous n’avons pas assez de temps pour lire 1h par exemple (ce qui serait votre durée de lecture quotidienne habituelle ou idéale), vous n’allez pas lire.

C’est une erreur car le cerveau recevra de la bonne dopamine et de la sérotonine si vous vous autorisez à lire ne serait-ce que 10 minutes.

Apprenez à vous connaître et construisez votre journée minimum viable.

Créer votre journée minimum viable

Pour conclure cet article, je vais maintenant vous aider (comme promis) à construire votre journée minimum viable.

Commençons par définir ce qu’est une journée minimum viable.

C’est une journée à un moment de votre vie qui vous permet :

Pour la créer puis la faire évoluer, je vous propose ces 3 étapes.

1) Partir de votre “purpose” actuel

Une bonne journée est une journée qui satisfait à la fois, votre version de vous-même du passé, du présent et du futur.

Pour cela, vous devez avancer sur votre purpose ou mission personnelle.

Si vous n’arrivez pas à le définir, lisez un de ces deux articles :

Gardez en tête qu’un purpose est une étape de votre vie.

Il n’a pas à être une grande mission tel que vouloir sauver le monde.

Votre vie va vous amener à évoluer de purpose superficiels et matériels à d’autres plus profonds et spirituels.

2) En déduire une journée minimum viable composée de 3-5 activités

Pensez maintenant aux activités que vous avez envie de faire chaque jour. Et qui se rattachent de près ou de loin à votre purpose actuel.

À titre d’exemple voici les miennes :

C’est le minimum, mais ça me suffit à faire d’une journée, une bonne journée.

Vous constatez que je n’ai pas précisé la durée que va me prendre chacune de ces activités.

Quelles sont les 3-5 activités de la V1 de votre journée minimum viable ?

3) Faire des expériences avec votre journée minimum viable puis itérer

N’oubliez pas, la vie est mouvement, vous êtes mouvement.

Ce que vous allez définir après avoir lu cette newsletter ne doit pas être statique.

Jouez avec votre journée minimum viable.

Changez une activité pendant une semaine. Modifier les horaires à laquelle vous les pratiquez.

Changez toutes les activités pendant 2 jours.

Faites le bilan une fois par mois de ce système. Demandez-vous s’il vous convient. Ajustez-le. Créez votre propre système.

Itérer, expérimentez, explorez.

#essais #philosophie #productivité #vie intentionnelle