Le second cerveau de JCK

Tension entre désir de productivité et de profondeur

C’est sans aucun doute, une de mes grandes batailles de l’année.

Une bataille mêlant identités passées et futures, celles-ci allant d’une perception interne et externe opposant deux archétypes que je vais appeler '“entrepreneur” à celui de “penseur”.

Elle mêle aussi des tendances provenant de la nature de l’Homme (peurs, désirs, conformisme, besoin appartenance et de cohérence) et de la culture moderne (réussites externes, statut, productivité, résultats, vision court terme, FOMO etc).

Pour mettre des mots dessus, cette bataille me demande d’accepter intérieurement de passer d’une manière de voir et d’être au monde et donc ma manière de vivre, de penser, de travailler, à un autre mode bien différent.

Mon identité d’entrepreneur (et mon approche personnelle de celle-ci) m’a appris à chercher la productivité, la vitesse, le résultat, à privilégier le fond sur la forme, à négliger les petits détails, à vouloir maximiser mes “outputs”.

L’identité de “penseur” que je souhaite développer me sort de ce monde connu, me pousse dans un chaos composé de territoires non exploré que j’arpente avec une lampe torche fonctionnant plus ou moins bien selon les jours.

Je sais que pour prendre du plaisir mais aussi pour avoir un impact avec cette nouvelle casquette, je dois faire évoluer mon état d’esprit, ma manière d’être, ma perception du travail et ma définition d’une bonne journée par rapport à mes années où j’étais CEO de startup par exemple.

Je suis en plein dans un processus, je passe d’une rive à une autre.

Certains besoins du penseur sont opposés à celui de l’entrepreneur.

Je l’ai vécu lors de cette première semaine de 2022, consacrant mes matinées exclusivement à l’étude, la lecture, la réflexion et l’écriture.

C’est un mode (de vie) qui nécessite de la lenteur, du temps, de la profondeur, de la concentration et du lâcher-prise pour laisser mes pensées exploraient une multitude d’idées, de sujets dans le labyrinthe de mon cerveau et des domaines que j’explore.

Au début de la semaine, j’ai ressenti une véritable tension interne, des peurs - de me tromper, de ne pas être capable etc -, j’ai plusieurs fois voulu changer le programme de ma matinée pour “éclater ma todolist” comme j’aurais pu dire à une certaine époque, ce qui reste encore aujourd’hui “ma zone de confort”.

Mais je ne l’ai pas fait. J’ai préféré affronter cette tension, car elle fait partie du chemin, du processus.

J’ai accepté que la route ne soit pas évidente chaque jour et qu’il fallait laisser du temps pour s’accommoder à un autre rythme, un autre mode de vie, de travail.

N’oubliant pas mes apprentissages d’entrepreneur : j’ai itéré, actualisé, ajusté tout au long de la semaine mon approche.

Et après 5 itérations en 5 jours, j’ai pris du plaisir lors de la dernière matinée, je dirais même que j’ai ressenti une joie nouvelle, différente de celle de l’entrepreneur.

La joie que procure la compréhension profonde d’un texte, d’un sujet, d’une idée que je connecte aux miennes. Celle qui me pousse et m’autorise à ne pas accélérer mais à ralentir, à ne pas produire mais à contempler, à ne pas seulement faire mais vivre et aimer. Aimer cette quête, ce désir de la connaissance et de la sagesse.

J’ai beaucoup appris cette semaine.

La tension interne s’est dissipée de mon côté, elle reviendra certainement la semaine prochaine, mais je sais que je peux l’apprivoiser et la dépasser, petit à petit.

J’avais envie de le partager avec mes mots et j’espère que cela permettra de faire des parallèles avec vos choix de vies personnelles, à épouser des identités, des voies ne correspondant pas forcément à la logique linéaire de votre vie ou aux chemins que promeut la société dans laquelle nous vivons.

#développement intellectuel #philosophie #productivité