Le second cerveau de JCK

Arrêtez de vouloir changer le monde

Octobre 2021, un samedi après-midi dans un parc à Tbilisi, capitale géorgienne.

Je suis au téléphone avec Eliott Meunier qui me raconte avoir découvert un philosophe américain qui a bouleversé sa manière de voir le monde.

Le nom de ce penseur : Ken Wilber.

Un écrivain et philosophe américain né en 1949. Il est connu pour ses travaux sur la philosophie intégrale, qui vise à intégrer les perspectives de plusieurs disciplines, notamment la psychologie, la philosophie, la spiritualité et les sciences sociales.

Quelques jours plus tard, je me lance dans la lecture d’une “Brève Histoire du Tout”.

J’ai rarement été aussi excité pendant la lecture d’un livre. Je découvrais un penseur qui s’aventura dans un exercice de pensée et développa des théories qui me paraissaient fondamentales, à savoir : essayer de penser et de voir le monde, la société (ainsi que l’individu) de manière holistique.

Une fois le livre, reposé, il m’a fallu deux semaines pour “me remettre” de cette lecture. J’oscillais entre des états euphoriques et dépressifs, chamboulé par tout ce que je venais de lire.

16 mois plus tard, j’ai relu ce livre de Ken Wilber. Je me suis rendu compte à quel point il avait influencé ma philosophie (celle de la vie intentionnelle) et la façon dont j’aborde actuellement ma vie et mon solobusiness.

Et ceci vous concerne, puisque cette vie intentionnelle est ce vers quoi je vous invite à aller à travers mes écrits.

Pour cela, il faut commencer par comprendre un concept phare de Ken Wilber, les niveaux de consciences.

Les niveaux de conscience et la spirale dynamique

Ken Wilber est connu pour son modèle des niveaux de conscience lié au développement des individus et de la société.

Il s’appuie sur la spirale dynamique qui est un modèle de développement créé par Clare W. Graves.

Chaque niveau de conscience ajoute un degré de complexité et de sophistication à l’humanité. C’est ce qui rend notre espèce si fascinante.

Pour mieux comprendre cette idée, partons de ce que Wilber appelle un holon.

Un holon est une unité de la réalité qui est à la fois un tout en soi et une partie d'un tout plus grand. Cela signifie qu'un holon est à la fois autonome et interdépendant.

Par exemple, un atome est un holon, car il est à la fois un tout en soi et une partie d'une molécule plus grande. De même, un être humain est un holon, car il est à la fois une entité autonome et une partie d'une famille, d'une communauté et d'une société plus grande.

Ce qui fait que chaque niveau de développement de la conscience est plus complexe que le précédent. Il comporte plus de profondeur (l’homme est plus évolué et complexe qu’une pierre) mais moins d’étendue (il y a plus d’atomes que d’hommes par exemple).

Voici une illustration de la “spirale dynamique” et des 8 niveaux de consciences pour que ce soit plus clair.

Arretez de vouloir changer le monde

Il faut lire ce schéma de bas en haut. L’étage archaïque est le plus fondamental mais le moins évolué/complexe L’étage postintégral est le plus évolué mais le moins nécessaire pour la survie du vivant.

Sur ce schéma, vous pouvez voir les différents stades de développement de la conscience.

C’est un processus que notre société suit depuis des centaines de milliers d’années. Mais aussi un processus que chacun d’entre vous vit au cours de vos vies respectives.

Notre société est actuellement dans le niveau vert, à savoir celui du postmodernisme. Il est caractérisé par une vision égalitaire, pluraliste, progressiste et mondocentrique.

Nous sommes censés avoir transcendé et inclus les niveaux de développement “inférieurs” de la spirale.

Mais, ce n’est pas (encore) entièrement le cas au vu de ce qu’il se passe dans la société. En effet, ce n’est pas parce que “le centre de gravité” d’une société est à un certain niveau que tous les individus ont atteint ce niveau.

C’est ce que Wilber appelle “l’écart culturel”. Plus nous disposons de niveaux de consciences accessibles, plus l’écart culturel (ou de conscience) peut être important.

C’est ce qui m’a fait prendre une décision radicale il y a quelques années : celle d’arrêter de vouloir changer (tout de suite) le monde.

Pourquoi vous devriez arrêter de vouloir changer le monde ?

Pendant la majorité de ma vingtaine, j’avais un état d’esprit qui me poussait à “vouloir changer le monde”.

En 2014, j’ai quitté le monde du poker pour rejoindre celui des start-up, pour trouver plus de sens à ma vie. Je pensais être position d’avoir plus d’impact avec ce type d’entreprise.

En 2018, fatigué de cet écosystème, j’ai commencé à m’intéresser de près aux problématiques environnementales et à l’écologie.

En 2020 et surtout en 2021, la pandémie m’a fait comprendre qu’il fallait que renverse ma façon de penser “le changement du monde” et l’impact que j’avais envie d’avoir ainsi que les échelles de celui-ci.

En observant les personnes autour de moi, je me rendais compte que la plupart de celles qui pensaient avoir les plus hauts niveaux de conscience se tromper lourdement (moi y compris).

Dans la majorité des cas, les personnes qui veulent changer le monde, le font pour trouver un sens à leur vie.

Or, j’ai constaté que pour y parvenir, elles prennent une autoroute sans payer le péage pour aller d’un niveau de conscience souvent égocentrique (le niveau rouge sur le schéma) à un niveau mondocentrique (le niveau vert).

Le souci c’est qu’elles n’ont pas pris le temps de transcender et inclure les niveaux intermédiaires. Elles se retrouvent donc avec une croyance fausse vis-à-vis d’elles-mêmes et des trous béants dans leurs constructions personnelles.

Comme le dit Peterson, avant de vouloir changer le monde, commencez par ranger votre chambre.

C’est pour cela qu’en 2021, j’ai décidé de repartir “plus bas” et de “ranger ma chambre”.

Les cercles concentriques des missions personnelles

Durant l’été 2021, j’ai étudié et mis en pratique la philosophie stoïcienne pendant 2 mois complets.

C’est lors de cette expérience que j’ai eu le déclic.

Mon introspection m’a fait comprendre que j’étais faible mentalement, psychologiquement et physiquement. Du moins, bien plus que ce que j’imaginais auparavant ou de ce que les gens pouvaient percevoir de moi.

J’avais beau avoir réalisé de belles choses dans ma vingtaine, je n’en étais pas moins quelqu’un de fragile dans des domaines fondamentaux : santé mentale, relations, développement physique pour en citer quelques-uns.

(Je me prends en exemple, mais je constate la même chose chez la majorité des individus dans notre société contemporaine).

Je me préoccupais un peu trop parfois de ce que pensaient les autres, j’étais trop dépendant des choses hors de mon contrôle, je souffrais de hauts et de bas trop fréquents, ma vie intérieure était troublée par des tempêtes qui revenaient bien trop souvent.

Depuis ce fameux été, j’ai décidé d’inverser la manière de concevoir mes missions personnelles (ou purpose) dans ma vie.

Imaginez un ensemble de cercles concentriques allant du plus petit qui vous représente, au plus large qui représente le plus grand changement que vous aimeriez voir dans le monde ou la cause principale qui vous tient à cœur.

La majorité des gens vont rapidement se concentrer sur un cercle très éloigné de la base que constitue le premier cercle qui les représente.

Je fais dorénavant l’inverse. Je suis reparti de mission personnelle “peu ambitieuse”, égocentrique et matériel. Et j’avance petit à petit vers des missions qui auront un niveau de conscience plus mondocentrique. Et, je l’espère un jour avec un niveau de conscience intégral.

Mon objectif était de renforcer mes fondations personnelles. De me construire une assise mentale, physique, spirituelle, émotionnelle.

Tout ce qui me manquait dans le passé et qui manque à la majorité des personnes se pensant dans le niveau de conscience postmoderniste (vert).

Je construis donc ces fondations et je développe des cercles concentriques de plus en plus ambitieux et complexes.

Chaque cercle est comme un holon.

Pour aider mon ami, j’ai besoin de m’être d’abord aidé.

Pour impacter ma communauté, je dois être capable d’aider une personne.

Et ainsi de suite, jusqu’à la création d’un cercle qui pourrait impacter à terme des millions de personnes avec mes idées et mes projets.

Cette façon de se construire est à mon sens bien plus saine et naturelle que ce que j’ai pu faire dans la vingtaine.

La spirale dynamique et les niveaux de conscience de Wilber le démontrent.

Mais aussi d’autres modèles de développement psychologique ou physiologique comme la fameuse pyramide de Maslow.

Création, solobusiness et projet Road to Achille

Comme vous avez pu le lire la semaine dernière, j’ai une vision du solobusiness dans laquelle je vous propose de partir de votre développement personnel, de votre philosophie de vie et de vos centres d’intérêt.

Appelez cela solopreneur, créateur, être humain peu importe.

L’essentiel est que vous soyez engagé dans un processus intentionnel de développement de vous-même.

C’est le plus beau cadeau que vous puissiez vous faire ainsi qu’à la société.

Développez-vous sur tous les pans de votre vie qui le nécessite.

Ayez des buts, des missions personnelles.

Commencez par un niveau d’ambition “faible” (mettre de l’ordre dans votre chambre) mais soyez ambitieux sur le long terme.

Vous n’êtes pas sur cette Terre pour viser petit. Mais vous devez respecter les règles du jeu (franchir les niveaux de conscience), avant de pouvoir créer vos propres règles.

Développez petit à petit votre vision du monde.

Faites en un manifeste. Celui évoluera avec vous comme vous pouvez voir le mien évolué si vous êtes abonné de longue date.

Ayez des objectifs.

Résolvez des problèmes.

Lancer et construisez des projets.

Créez votre carte de connaissances et un socle de compétences.

Dans la troisième partie de mon livre (qui sera publié en septembre), je vous inciterai à créer votre propre projet de vie intentionnelle que j’appelle '“Road to Achille.

Ce projet “Road to Achille” a complètement changé ma vie ces 6-9 derniers mois.

Une meilleure santé mentale et physique, de meilleures relations intimes et amicales, une ambition nouvelle en tant que créateur et bien plus.

N’esquivez pas les étapes. Comme dit Naval Ravikant, faites en sorte de devenir riche puis vous pourrez vous concentrez sur le reste.

Je ne suis pas d’accord à 100% avec cette idée mais l’essentiel est de ne pas griller les étapes.

Avant d’avoir une vie spirituelle riche, il faut avoir connu (et résolu) les étages de la vie matérielle.

Si vous n’avez jamais eu d’argent, l’argent sera toujours un problème

Si vous n’avez jamais eu de relations amoureuses/intimes saines, les femmes/hommes seront toujours un problème ou une frustration.

Si vous n’avez jamais terminé un projet, votre capacité à croire en vous sera toujours un problème.

Si vous suivez ce chemin en partant de vos fondations, un jour vous atteindrez un niveau de conscience qui changera votre vision du monde et de la vie.

Vous serez un être vraiment “éveillé”.

Ce chemin est ce qui donnera du sens à votre vie mais aussi le sentiment d’accomplissement, de liberté, de plénitude, de sérénité et de bonheur.

Ne vivez pas à l’envers comme la majorité de la population.

Un pas après l’autre. Une mission après l’autre. Un cercle après l’autre.

Remettez-vous à l’endroit.

Et n’oubliez pas d’être intentionnel.

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